Fin juin 2025, Lomé, la capitale du Togo, a été le théâtre d’une mobilisation inédite dite « Hands Off My Constitution », menée par des jeunes, des syndicats, des influenceurs et la diaspora. Appelés à manifester du 26 au 28 juin, les participants réclamaient la démission de Faure Gnassingbé et dénonçaient une réforme constitutionnelle qui permettrait au président de conserver le pouvoir indéfiniment :contentReference[oaicite:1]{index=1}.

Que se passe‑t‑il au Togo ? Enjeux et bilan des manifestations anti‑Gnassingbé
« Le Togo à la croisée des chemins : espoirs de changement à travers les manifestations anti-Gnassingbé en 2025 »
🔍 Pourquoi ces manifestations sont-elles importantes En Togo ?
- Concentration du pouvoir : Gnassingbé a été nommé début juin Président du Conseil des ministres, un poste sans limites de mandat perçu comme un « coup constitutionnel » :contentReference[oaicite:2]{index=2}.
- Crise du coût de la vie : les jeunes dénoncent la hausse du prix de l’électricité et l’absence d’emplois malgré une croissance économique faible :contentReference[oaicite:3]{index=3}.
- Héritage dynastique : la famille Gnassingbé dirige le Togo depuis 1967. Faure a succédé à son père Eyadéma en 2005, marquant une continuité qui suscite un rejet croissant :contentReference[oaicite:4]{index=4}.
🩸 Bilan humain et réactions officielles
Selon la société civile et les organisations de défense des droits humains :
- Au moins sept morts ont été recensés, dont trois corps retrouvés dans des lacs et lagunes de Lomé :contentReference[oaicite:5]{index=5}.
- Des dizaines de blessés, victimes de gaz lacrymogènes, matraques, et interventions d’éléments en civil ou miliciens :contentReference[oaicite:6]{index=6}.
- Plus de soixante arrestations ont été signalées durant les trois jours de mobilisation :contentReference[oaicite:7]{index=7}.
Le gouvernement, pour sa part, minimise ces chiffres : il évoque deux décès par noyade et affirme qu’aucun décès n’est lié à la répression des manifestations :contentReference[oaicite:8]{index=8}.
⚔️ Répression et réponses sur le terrain
Les forces de sécurité — gendarmerie, police et unités militaires — ont utilisé des gaz lacrymogènes, des matraques, et procédé à des perquisitions domiciliaires dans des quartiers comme Bé, un bastion de l’opposition :contentReference[oaicite:9]{index=9}. Des témoins relatent des scènes de violence, y compris des interventions de miliciens masqués en civil :contentReference[oaicite:10]{index=10}.
🌍 Enjeux régionaux et appels à la communauté internationale
Cette crise togolaise s’inscrit dans un contexte plus large de recul démocratique en Afrique de l’Ouest, où des gouvernements prolongent leur pouvoir via des amendements constitutionnels :contentReference[oaicite:11]{index=11}.
Des voix s’élèvent pour demander une enquête internationale sur les violences et recours à la force, notamment portée par l’opposition et des ONG :contentReference[oaicite:12]{index=12}.
🔮 Perspectives
La coalition « Hands Off My Constitution » a déjà annoncé de nouveaux rassemblements. Le pouvoir oscille entre tentatives d’apaisement et maintien de l’ordre strict : fermeture partielle d’internet, coupure des flux d’informations, arrêts ciblés…
Si les contestations persistent, le faible dialogue national pourrait plonger le pays dans une instabilité durable, accentuer l’émigration ou provoquer l’intervention d’organismes régionaux comme la CEDEAO, soucieuse de prévenir une crise politique majeure.
🗣️ La voix de la jeunesse togolaise
La jeunesse togolaise joue un rôle moteur dans ces manifestations au Togo. Profondément affectés par le chômage, la précarité et l’absence de perspectives d’avenir, les jeunes se mobilisent en masse contre le régime de Faure Gnassingbé. Beaucoup dénoncent un système verrouillé où les libertés sont restreintes, où l’internet au Togo est régulièrement coupé lors des périodes de tension, et où les revendications pour plus de démocratie en Afrique restent souvent ignorées. Cette génération engagée revendique un changement politique profond et aspire à un Togo plus juste, plus transparent, et plus inclusif.
🧭 Pour en savoir plus
- Détail du bilan humain (Reuters).
- Vidéo des scènes de violence (DW).
- Reportage sur la jeunesse togolaise.
- Appel à une enquête internationale (Mediapart).